J’ouvre le 13 décembre une galerie, juste à côté de mon atelier. C’est pas très grand, ça fait dans les 30m2. Avant moi, à cette adresse, il y a eu un vendeur de cadenas, une agence immobilière qui avait collé de la moquette murale abricot un peu partout, une planque de la police parisienne, une psychologue cinglée qui couchait avec un prof de théâtre lui aussi cinglé, puis rien pendant des mois.
Je connais bien l’immeuble, j’y vis depuis cinq ans, j’y ai expérimenté toutes les formes
possibles de dégats des eaux et d’infestations de nuisibles, mais j’ai fini par trouver un petit charme à cet endroit. La proximité du Père Lachaise, les 80.000 tombes, les touristes goths que je regarde passer dans la rue du Repos, les herbes entre les pavés et l’absence totale de convivialité, tout ça ne peut laisser insensible le parisien moyen que je suis devenu au fil des ans.
J’ai harcelé le syndic et j’ai fini par louer le local. J’ai nettoyé les miasmes de la psychologue, poncé les murs, refait les boiseries, bouché les fissures, construit des meubles, posé des éclairages. A l’heure où j’écris ces lignes, à quelques heures de l’ouverture, c’est d’ailleurs toujours pas terminé.
J’ai décidé de monter cet endroit pour montrer mon boulot sans passer par un galeriste. L’auto-diffusion est un sain principe, dont j’ai pu observer les qualités quand j’étais jeune et que je publiais avec l’Association. Moins il y a d’intermédiaires moins on vous emmerde. De plus, le rapport artiste-galeriste me semble, à ce que j’ai pu en voir, être vicié par un truc qu’on pourrait nommer mépris mutuel. Or, le mépris, c’est pas une très bon engrais pour faire pousser ses salades.
Et puis, ouvrir une galerie c’est formateur, je suis devenu très efficace pour enduire un mur ou refaire un plafond, et je suis pas mauvais non plus en menuiserie. Si les affaires périclitent, je peux gagner ma vie en refaisant des cuisines.
La première exposition s’appelle
« Le Tampographe Sardon ». Je suis nul pour trouver des titres.
Elle aura lieu du 13 décembre 2014 au 27 février 2015.
Elle est consacrée à des tampons géants de plus de 25kg qui permettent d’imprimer des images vulgaires de grand format. Il y aura des démonstrations, selon l’état de mon dos toutefois, car ces ustensiles ne sont pas d’un maniement facile. En outre on trouvera sur place l’essentiel de ce que j’ai produit depuis 2007, date à laquelle j’ai commencé à diffuser mon travail de tampographe.
La galerie tampographique se trouve 4, rue du Repos, métro Philippe Auguste ou Alexandre Dumas.
Horaires: le vendredi et le samedi de 14h à 19h.
Ouverture spéciale en décembre:
Tous les jours sauf le dimanche, de 14h à 19h
Ouverture exceptionnelle le dimanche 20 décembre de 14h à 19h.
À partir du samedi 13 décembre, 14h.
Ouverture exceptionnelle le dimanche 20 décembre de 14h à 19h.
À partir du samedi 13 décembre, 14h.