En attendant l’Armageddon économique, les cascades de sang sur les marches du Trocadéro, les enfants jetés aux hippopotames, les têtes qui roulent vers la Seine, les gangs de bikers contrôlant la DRAC Île-de-France et le rayon déco du BHV, les duels à l’arme blanche pour une boîte de thon ou un tube de paracétamol, le marché aux stagiaires-esclaves du boulevard des Batignoles, le come-back d’un cannibalisme bio, proxivore et livré à domicile par un coursier à vélo, le Tampographe prend une petite semaine de vacances. Il quitte pour quelques jours sa ville-musée dégueulasse pour rentiers de gauche, cernée de banlieues flétries de fascismes divers, empuantie par la faune des startupers à barbiches ou sans barbiche. Il tachera d’oublier l’oligarchie dégénérée buvant le kir de l’amitié -sang de pauvres larmes de métèques- au pot d’enterrement de la Grèce, et l’immense connerie religieuse gagnant en superbe jour après jour, surgissant du néant, dépassant les plus hautes montagnes, se perdant dans le ciel où aucun dieu n’habite pourtant, on le sait, on est allé voir, on a bien regardé et on a jamais trouvé personne.
Le Tampographe va prendre le bon air de la campagne, marcher entre les bouses, visiter des musées chiants, manger des jambons-frites sur des aires d’autoroute, se baigner dans des étangs verts, réfléchir à ses nouveaux modèles de tampons et aux projets qui prennent lentement la poussière sur ses étagères. Il reprendra le travail début août.